Universidad Rovira i Virgili

Universités privées en Espagne en 2025: Un boom qui soulève inquiétudes et précautions

L’Espagne a connu ces dernières années un véritable essor des établissements d’enseignement supérieur privés. Les experts s’interrogent sur la qualité des formations proposées et les garde-fous réglementaires encore trop fragiles. Un phénomène qui n’est pas propre à la péninsule ibérique, mais qui en 2025, prend une ampleur inédite et ravive des polémiques.

1. Une croissance spectaculaire… mais inégale

Ces dernières années, le nombre d’universités privées en Espagne a explosé. Jusqu’en 2000, il n’y en avait que 21. En 2025, cette tendance s’intensifie et on atteint 42 universités privées (Source QEDU). Elle est objectivement poussée par une demande étudiante croissante, une désaffection de certaines filières publiques et un discours politique valorisant la « diversité de l’offre académique ».

Mais cette croissance cache de profondes disparités. Certaines institutions affichent une ambition réelle, un corps enseignant qualifié et une insertion professionnelle correcte. D’autres, en revanche, surfent sur la demande sans garantir un niveau académique acceptable, avec des diplômes peu reconnus sur le marché du travail.

N’oublions pas de recontextualiser cela: ce phénomène n’est pas propre à l’Espagne. En France également, plusieurs établissements privés sont régulièrement pointés du doigt pour leur faible niveau et leur encadrement parfois douteux.

  • Universidades en España 2025
  • Matriculados en grados 2024-2025
  • Matriculados en Masters 2024-2025
  • Nuevos requisotos 2025-2026

2. Un modèle de financement qui soulève des questions

Contrairement aux universités publiques, les établissements privés reposent majoritairement sur les frais de scolarité, qui peuvent atteindre 10 000 à 20 000 euros par an pour certains masters. Cela crée une fracture entre étudiants aisés et ceux qui, faute de moyens, doivent renoncer à certaines filières.

De plus, plusieurs universités privées espagnoles se sont récemment fait remarquer pour des pratiques commerciales agressives : campagnes de publicité promettant une carrière « assurée », démarchage direct dans les lycées, voire conditions d’admission particulièrement souples. Là encore, la France n’est pas épargnée : la multiplication d’écoles privées à but lucratif sans contrôle académique strict est un sujet récurrent dans l’actualité de l’enseignement supérieur.

3. Vers un encadrement plus strict ?

Face aux critiques, le ministère espagnol de l’Enseignement supérieur a proposé en 2024 une série de mesures pour encadrer davantage la création de nouvelles universités. Parmi celles-ci :

  • L’obligation de proposer au moins trois formations doctorales pour pouvoir être reconnues comme universités à part entière ;
  • Un renforcement des critères d’accréditation des diplômes (notamment sur la composition du corps professoral) ;
  • Une transparence accrue sur les taux d’insertion professionnelle à trois et cinq ans.

Ces propositions, encore en discussion au parlement en 2025, visent à distinguer les établissements véritablement engagés dans une mission académique de ceux qui privilégient une logique purement commerciale.

4. Une polémique qui ravive (à contrecœur) le débat

L’actualité sur la croissance du nombre d’universités privées en 2025 a remis la question de la qualité universitaire au centre du débat public. Elle a aussi ravivé la polémique politico-politicienne autour du doctorat du chef du gouvernement Pedro Sánchez. Obtenu dans une université privée, son diplôme avait été accusé de refléter un manque d’exigence académique.

Mais au-delà du cas particulier, la controverse a mis en lumière les failles du système d’évaluation global des universités, publiques comme privées. La majorité des acteurs de la vie publique ont toutefois refusé d’en faire un prétexte pour opposer ces deux modèles. Le consensus politique reste clair : le débat ne doit pas porter sur l’origine (publique ou privée) des diplômes, mais sur la transparence des cursus, la qualité de l’encadrement pédagogique, et la pertinence des formations proposées.

5. Choix de votre université: vigilance et discernement doivent être de mise

Le boom des universités privées en Espagne en 2025 traduit une mutation profonde du paysage académique espagnol mais aussi européen. Si certaines institutions représentent une réelle alternative aux universités publiques, d’autres posent des questions légitimes de qualité, d’éthique et d’accessibilité.

Pour les étudiants comme pour leurs familles, la prudence est de mise : s’informer sur les accréditations, comparer les taux d’insertion,… autant de réflexes indispensables avant de s’engager. Une université privée peut être un bon choix, mais pas à n’importe quel prix.

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Sources:

Redacción digital Noticias Cuatro. 2025. « Nueva bronca política: el Gobierno aprueba endurecer los criterios para crear universidades privadas » Cuatro.com, 1er avril

LaSexta.com. 2024. « Las universidades privadas aumentan un 61% sus másteres en ocho años mientras que en las públicas hay un 4% menos » LaSexta.com, 3 juillet

LaSexta.com. 2024. « Ayuso concede a las universidades un aumento mínimo de 47 millones de euros frente a los 200 que pedían » LaSexta.com, 3 décembre

Lluís, Vilà. 2025. « 27 años, 27 universidades: desde 1998, todas las nuevas han sido privadas » LaSexta.com, 1er avril

Quílez Iglesia, Silvia. 2025. « Así ha cambiado la universidad pública y privada: claves de la reforma que limitará la creación de nuevos centros » RTVE.es, 1er avril

Vicedo, Marta. 2025. « ¿Qué está pasando con las universidades públicas? » RTVE.es, 24 avril

De La Fuente, Pablo / Fedriani, Irene. 2025. « El Gobierno dice que el decreto de universidades « no va de pública o privada » y acusa al PP de « generar confrontación«  » RTVE.es, 1er avril

Montilla, Lucía. 2025. « La universidad pública en España, al límite: menos fondos, menos estudiantes y más desigualdad autonómica » RTVE.es, 3 février

RTVE.es. 2025. « El Gobierno limitará la creación de universidades privadas para « acabar con los chiringuitos educativos » » RTVE.es, 31 mars

L’orientation post-bac face aux déterminismes sociaux
L’orientation post-bac face aux déterminismes sociaux

Pourquoi certains élèves choisissent-ils des études longues et prestigieuses, tandis que d’autres se tournent vers des filières plus courtes ou plus sécurisantes ? Pourquoi certains osent partir à l’étranger pour leurs études alors que d’autres n’y pensent même pas ?

Lorsqu’on parle d’orientation après le lycée, on imagine souvent que chacun fait son choix librement, en fonction de ses envies et de ses compétences. Pourtant, la réalité est bien plus complexe. Le milieu social, l’entourage, la situation économique et même la façon dont on perçoit nos chances de réussite influencent fortement les décisions des jeunes.

Des sociologues comme Pierre Bourdieu et Raymond Boudon ont étudié ces mécanismes et montré que le choix des études n’est pas seulement une question de motivation personnelle, mais aussi de reproduction sociale et de calcul coût-bénéfice. En d’autres termes, les choix des jeunes sont souvent influencés par des facteurs extérieurs dont ils n’ont pas toujours conscience.

Est-il possible de contourner ces obstacles et élargir ses horizons, notamment en envisageant des études à l’étranger ?

1. L’influence des déterminismes sociaux sur l’orientation

Lorsqu’un élève choisit une filière après le lycée, on aimerait que sa décision repose uniquement sur ses goûts et ses capacités. Pourtant, des études sociologiques ont montré que l’environnement social joue un rôle majeur dans ces choix. Des sociologues comme Pierre Bourdieu et Raymond Boudon ont exploré ces mécanismes sous des angles différents, mettant en lumière comment des facteurs extérieurs influencent souvent nos décisions, même à notre insu.

a) La reproduction sociale : pourquoi selon Bourdieu, l’origine sociale pèse sur l’orientation

Pierre Bourdieu, sociologue français majeur, a profondément influencé la compréhension des inégalités sociales à travers l’éducation. Dans son ouvrage “Les Héritiers”, écrit en 1964 avec Jean-Claude Passeron, il analyse la manière dont le système éducatif reproduit les inégalités sociales. Selon lui, le système scolaire ne fonctionne pas de manière égalitaire : il favorise les élèves issus de milieux sociaux privilégiés grâce à leur capital culturel (la connaissance des codes scolaires, l’accès à une culture générale, etc.). Dans son autre ouvrage “La Reproduction”, il montre que cet avantage ne se limite pas à l’école primaire, mais qu’il se perpétue à travers tout le parcours éducatif.

Les élèves de milieux aisés ont des parents qui, en raison de leurs expériences et de leurs ressources, connaissent mieux les exigences des filières sélectives et orientent naturellement leurs enfants vers des études longues et prestigieuses. Mais cette reproduction sociale ne garantit pas toujours des choix pertinents. Certaines stratégies familiales enferment aussi les jeunes des classes aisées dans des filières traditionnelles : médecine, droit, école d’ingénieurs… Non pas toujours par vocation, mais parce qu’elles sont perçues comme prestigieuses et rassurantes. Tel fils de médecin voudra suivre la voie parentale, persuadé que c’est l’unique chemin vers la réussite. Telle fille de notaire envisagera de reprendre l’office familial. Or, ces choix ne sont pas toujours les plus épanouissants ! Il existe quantité de métiers passionnants, bien rémunérés et porteurs d’avenir, mais qui restent méconnus ou sous-estimés car ils échappent aux schémas de reproduction sociale.

À l’inverse, les élèves issus de milieux plus modestes, comme Inès, peuvent s’autocensurer. Par exemple, un élève de bac pro peut se dire : “Une école d’ingénieurs ? Ce n’est pas pour moi.” ou “Je préfère un BTS, c’est plus sûr.” Ces choix ne sont pas simplement dus à une incapacité, mais à une perception des risques et des difficultés qu’implique une orientation plus ambitieuse.

b) Un choix rationnel ? Le calcul coût-bénéfice selon Boudon

Raymond Boudon, quant à lui, adopte une approche différente. Dans son ouvrage “L’Inégalité des Chances”, il propose l’idée que chaque individu prend ses décisions en fonction d’un calcul rationnel des coûts, des bénéfices et des risques associés. Selon Boudon, les jeunes issus de milieux moins favorisés vont souvent privilégier des choix considérés comme moins risqués, plus raisonnables, mais également moins prestigieux.

Un lycéen de milieu modeste pourrait, par exemple, se dire :

Ainsi, même si un élève a les capacités nécessaires pour réussir dans une filière exigeante, il pourrait préférer une option moins risquée pour maximiser ses chances de réussite dans un contexte où les ressources sont limitées. Si le pragmatisme est un facteur important dans le choix d’orientation et a du bon, il n’est néanmoins pas complètement satisfaisant. De nombreux jeunes poursuivent des voies pour lesquelles ils n’ont pas d’appétence et en souffrent. Il n’y a rien d’étonnant à ce que les chiffres de la reconversion professionnelle explosent.

c) Inès 👩🏼‍🎓 et la réalité des déterminismes sociaux

Inès est une lycéenne en bac pro systèmes numériques. Passionnée par l’informatique, elle rêve de rejoindre une école d’ingénieurs en Espagne, où l’accès est plus direct et sans passer par une prépa. Toutefois, son entourage n’est pas aussi enthousiaste :

Inès se trouve ainsi partagée entre deux forces :

d) Les stéréotypes de genre et leur impact sur les choix de filières

Les stéréotypes de genre jouent un rôle majeur dans l’orientation des jeunes, notamment dans les filières scientifiques et techniques. Bien que les filles aient souvent des résultats académiques meilleurs ou équivalents à ceux des garçons, elles restent sous-représentées dans ces domaines.

Mais pourquoi ?

Plusieurs facteurs interconnectés expliquent cette disparité1 :

Journée internationale des femmes et des filles de science
Journée internationale des femmes et des filles de science
1. Des stéréotypes qui influencent les choix dès l’enfance ⤵️

Dès le plus jeune âge, les filles entendent que « les garçons sont naturellement doués en maths et en sciences », tandis que les filles seraient plus à l’aise en littérature et en langues. Ces idées reçues, véhiculées parfois inconsciemment par les familles et l’école, influencent les choix d’orientation.

De plus, les modèles de réussite scientifique mis en avant restent encore majoritairement masculins. Les figures comme Marie Curie existent, mais elles restent l’exception dans un univers où les scientifiques célèbres sont souvent des hommes.

2. Un manque de confiance renforcé par le système éducatif ⤵️

Malgré leurs bons résultats en mathématiques et en sciences, les filles doutent davantage de leurs capacités que les garçons. Ce manque de confiance s’installe progressivement, notamment car les enseignants, parfois sans le vouloir, encouragent différemment filles et garçons. Certaines études ont montré que les professeurs ont tendance à attribuer la réussite des filles à leur « travail » et celle des garçons à leur « talent ». Cette attitude peut renforcer un sentiment d’illégitimité à l’origine du « syndrome de l’imposteur »2,3.

3. Une réforme du bac qui a amplifié les écarts ⤵️

La réforme du bac de 2019, en supprimant les filières S/ES/L au profit d’un choix de spécialités, a paradoxalement réduit la proportion de filles s’orientant vers les sciences. Sans le « cadre rassurant » de la filière S, certaines hésitent davantage à choisir des matières scientifiques, d’autant plus que les stéréotypes persistent.

4. Une orientation genrée qui façonne les choix de carrière ⤵️

Même lorsqu’elles choisissent des études scientifiques, les filles s’orientent davantage vers des secteurs perçus comme « féminins » : biologie, santé, chimie. En revanche, elles sont moins présentes dans les disciplines mathématiques, informatiques ou physiques, souvent mieux rémunérées et valorisées.

Le cas d’Inès illustre bien ce phénomène : même si elle est passionnée d’informatique et de sciences, elle hésite à intégrer une école d’ingénieurs, consciente que ces formations comptent très peu de filles et que l’ambiance y est parfois décrite comme sexiste.

5. Des discriminations persistantes dans le monde professionnel ⤵️

Les métiers scientifiques et techniques étant souvent mieux rémunérés, la sous-représentation des femmes contribue aux écarts salariaux entre hommes et femmes. Encourager les filles à embrasser ces carrières permettrait non seulement de favoriser l’égalité des chances, mais aussi de rééquilibrer l’accès aux emplois à forte valeur ajoutée.

Même lorsqu’elles intègrent des carrières scientifiques, les femmes doivent souvent prouver davantage leur légitimité. Elles sont moins nombreuses aux postes de direction et font face à des biais d’évaluation, qui peuvent freiner leur évolution.

6. Conséquences et enjeux pour l’avenir ⤵️

La sous-représentation des femmes dans les sciences n’est pas anodine.

Un manque de diversité dans la recherche scientifique
Les équipes scientifiques homogènes ne prennent pas en compte toute la diversité des expériences et des besoins. Par exemple, dans le domaine médical, certaines maladies touchant spécifiquement les femmes, comme l’endométriose, ont longtemps été sous-étudiées, faute de chercheuses pour porter ces sujets4.

Une perte de potentiel pour l’innovation et la compétitivité économique
Lorsque des jeunes femmes compétentes en sciences et en ingénierie n’exploitent pas pleinement leur potentiel à cause de barrières sociales ou psychologiques, c’est une perte directe pour les entreprises et les laboratoires. La recherche et développement (R&D), l’intelligence artificielle, ou encore les énergies renouvelables sont des secteurs en forte demande de talents. Or, écarter une partie de la population, même involontairement, réduit l’innovation et freine le progrès technologique5.

En somme, cette situation ne concerne pas uniquement les choix individuels, mais représente un enjeu majeur pour l’économie et la société.

e) Que faire de ces théories sociologiques ?

Face à ces freins, une question demeure : comment dépasser ces obstacles liés aux déterminismes sociaux, aux stéréotypes et à la perception des risques ?

Et si étudier à l’étranger était une solution ?

Pour Inès, comme pour d’autres jeunes dans sa situation, partir à l’étranger pourrait être une opportunité de sortir des schémas traditionnels français, d’accéder à des formations plus inclusives et de s’épanouir dans un environnement où son genre et son milieu social ne définiraient pas ses ambitions.

2. Facteurs économiques et accès aux études supérieures

Si le milieu social et les stéréotypes jouent un rôle dans l’orientation, les facteurs économiques sont tout aussi déterminants. Le coût des études, les débouchés professionnels et même la localisation géographique influencent fortement les choix des lycéens et de leurs familles. Certains renoncent à des formations longues ou sélectives, non pas par manque de compétences, mais par peur du coût ou du risque d’échec.

a) Les coûts des études 💰 et l’autocensure des classes populaires

Poursuivre des études supérieures représente un investissement financier conséquent. Frais d’inscription, logement, transports, matériel pédagogique… Pour un étudiant issu d’un milieu modeste, ces dépenses peuvent être un véritable frein.

Cette peur de l’endettement et du retour sur investissement est justement au cœur de la théorie du capital humain de Becker.

b) Le poids du marché du travail dans le choix des filières : Théorie du capital humain de Becker

L’économiste Gary Becker a développé la théorie du capital humain, selon laquelle faire des études est un investissement : les individus choisissent leur parcours en fonction du coût de la formation et des gains futurs espérés sur le marché du travail.

En d’autres termes, un étudiant (ou ses parents) évalue les bénéfices potentiels :

Pour les jeunes issus de milieux modestes, le risque perçu est souvent plus grand, car ils n’ont pas forcément de soutien financier familial pour compenser un éventuel échec.

Ce raisonnement peut pousser certains talents à renoncer à des études longues, même lorsqu’ils en ont les capacités, par peur d’un mauvais retour sur investissement.

c) Les inégalités territoriales et l’accès aux grandes écoles/universités

Un autre facteur économique souvent sous-estimé est la localisation des établissements prestigieux.

Un étudiant brillant, mais vivant loin d’un centre universitaire, a donc moins de chances d’intégrer une filière d’élite.6

d) Et Inès 👩🏼‍🎓 dans tout ça ?

Inès, avec son rêve d’étudier l’ingénierie en Espagne, est directement confrontée à ces enjeux économiques.

Mais Inès réalise aussi que certaines universités à l’étranger offrent un accès à des diplômes parfois plus accessibles financièrement qu’en France. De plus, les classements internationaux montrent que d’autres pays offrent d’excellentes alternatives académiques…

3. Nouvelles dynamiques et évolutions des choix d’orientation

Aujourd’hui, les jeunes disposent d’un accès sans précédent à l’information sur les études et les carrières. Internet, les réseaux sociaux et les plateformes d’orientation ont bouleversé la manière dont ils envisagent leur avenir. Pourtant, face à cette infobésité, il devient plus que jamais difficile de faire le tri et de prendre une décision éclairée.

a) L’impact du numérique et de l’information sur les parcours

Il n’a jamais été aussi facile de trouver de l’information sur les études supérieures. Entre les sites spécialisés, les forums, les groupes d’étudiants sur les réseaux sociaux et les témoignages en ligne, les futurs bacheliers peuvent découvrir une multitude de parcours possibles.

Mais cette abondance d’informations a aussi un effet pervers : elle peut perdre et décourager les élèves, notamment les plus indécis. Comment être sûr de faire le bon choix, entre une fiche métier trop optimiste sur un site officiel, un avis négatif sur un forum et un témoignage enthousiaste parfois rémunéré sur TikTok ?

C’est là que l’accompagnement par un professionnel de l’orientation peut faire la différence. Un conseiller, un coach ou même un mentor peut aider sur différents points :

En somme, une bonne information, bien accompagnée, permet de mieux choisir et d’éviter les regrets.

b) Étudier à l’étranger : une alternative à considérer

Lorsqu’un jeune hésite sur son choix d’études, partir à l’étranger peut être une solution pour dépasser certaines barrières. Contrairement aux idées reçues, les études hors de France ne sont pas réservées aux élites, et elles offrent de nombreux avantages :

🌍 Un système éducatif différent : Certains pays proposent des formations plus accessibles, sans passer par les concours français très sélectifs. Par exemple, en Espagne, l’accès aux écoles d’ingénieurs est plus direct qu’en France, ce qui peut être une opportunité pour des élèves motivés comme Inès.

📚 Un choix plus large de formations : Certains cursus très demandés en France (santé, architecture, ingénierie, commerce…) sont plus ouverts dans d’autres pays. Cela peut être une solution pour contourner la saturation de certaines filières.

🚀 Une valorisation sur le marché du travail : Étudier à l’étranger développe des compétences clés, comme l’adaptabilité, la maîtrise des langues et l’ouverture culturelle. Des atouts précieux pour se démarquer professionnellement.

💰 Des coûts parfois plus avantageux : Contrairement à ce qu’on pourrait penser, certains pays proposent des études à des tarifs plus abordables qu’en France, voire gratuites sous certaines conditions.

👩🏼‍🎓 Revenons à Inès:
Dans son cas, étudier en Espagne pourrait être un moyen de contourner les freins sociaux et scolaires qui la poussent vers une voie plus “prudente”. Elle pourrait accéder à une école d’ingénieurs sans passer par une prépa, tout en gagnant en confiance et en développant ses compétences.

c) Une bonne information pour une bonne orientation

Face à la multitude de choix possibles, s’informer correctement est essentiel pour éviter de subir son orientation. L’accompagnement par un professionnel et l’ouverture aux études à l’étranger permettent de dépasser certains freins et d’explorer des opportunités parfois insoupçonnées. Une certitude persiste: une orientation réussie mérite une réelle implication de la part des étudiants.

Mieux comprendre pour mieux choisir

Depuis les travaux de Pierre Bourdieu, la compréhension des mécanismes qui influencent l’orientation des jeunes a considérablement progressé. Nous savons aujourd’hui que les choix d’études ne sont pas uniquement guidés par les aspirations individuelles, mais qu’ils sont profondément marqués par l’origine sociale, l’environnement familial et les contraintes économiques. Malgré cette meilleure connaissance des pièges et des déterminismes, de nombreux jeunes continuent de s’autocensurer face à certaines ambitions jugées trop risquées ou trop exigeantes.

Comment agir pour ne pas subir son orientation ?

Une approche plus structurée et proactive peut réellement faire la différence. S’informer à l’avance, être accompagné par des professionnels de l’orientation, explorer des voies alternatives comme les études à l’étranger, et surtout, oser dépasser les freins psychologiques et sociaux, permettent d’augmenter ses chances de trouver un parcours épanouissant et adapté à ses ambitions. Depuis les enseignements de Bourdieu, les dispositifs d’accompagnement ont considérablement progressé.

En définitive, mieux choisir son orientation, c’est avant tout mieux se connaître, mieux s’informer et mieux anticiper. Ce travail en amont est essentiel pour éviter les regrets et maximiser ses opportunités dans un monde où la formation joue un rôle clé dans la réussite professionnelle.


  1. Cairn.info, 2014 « Pourquoi y a-t-il si peu de femmes en science ? » 10 juin, Breda Thomas ↩︎
  2. Liberation.fr, 2024 « Carrières scientifiques : les femmes sous-représentées et toujours confrontées aux stéréotypes de genre » 23 septembre, Warrin Léa ↩︎
  3. Lemonde.fr, 2024 « La sous-représentation des femmes dans les filières scientifiques trouve sa source dès l’école primaire » 26 juin, Jacquin Jean-Baptiste ↩︎
  4. Medfeminiswiya.net, 2023 « Les femmes et la science : une histoire d’exclusion et de sous-représentation » 12 avril, Araco Federica ↩︎
  5. Jean-Jaures.org, 2024 « Quelle place des filles et des femmes dans les domaines scientifique, du numérique et de l’intelligence artificielle ? » 6 mars, Ghislaine Toutain ↩︎
  6. Lemonde.fr, 2019 « « Les Invisibles de la République » : la jeunesse oubliée de la « France périphérique » » 6 février, Stromboni Camille ↩︎

Travailler dans le Big Data et l’IA : les métiers les plus « Sexys » du XXIe siècle 🤖

Il y a quelques années, un article de la Harvard Business Review intitulé « Data Scientist : The Sexiest Job of the 21st Century » affirmait que le métier de « data scientist » était le plus attrayant de notre époque. Récemment, une mise à jour de cet article a confirmé que ce domaine est toujours en plein essor, avec une demande, côté entreprise et côté étudiants, qui ne cesse de croître.

Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Pourquoi ces métiers attirent-ils autant 🤩 ? Et surtout, comment se former pour y accéder ? Si vous cherchez une orientation post-bac qui allie technologie, esprit analytique et innovation 🤖, le Big Data et l’IA sont faits pour vous !

1. Le Big Data et l’IA : des secteurs en pleine explosion

Pourquoi « les données » sont incontournables aujourd’hui ?

Le volume de données produites chaque jour est gigantesque. De la santé à la finance, en passant par les réseaux sociaux et le e-commerce, toutes les industries exploitent les données pour améliorer leurs services et prendre des décisions stratégiques. L’intelligence artificielle, quant à elle, permet d’automatiser des tâches et d’optimiser les performances des entreprises.

Les applications du Big Data et de l’IA sont infinies :

  • Prédiction des tendances de consommation dans le commerce et la mode.
  • Optimisation des soins médicaux grâce à l’analyse des dossiers patients.
  • Amélioration de la logistique et des transports avec des algorithmes prédictifs.
  • Sécurisation des transactions bancaires grâce à la détection des fraudes 💳.

Des métiers d’avenir bien rémunérés et recherchés

Les entreprises ont un besoin croissant d’experts en data science. Le salaire moyen d’un data scientist en France en 2025 approche les 60 000 euros annules et pour les plus expérimentés, il peut atteindre 100 000 euros par an. Les offres d’emploi ne cessent d’augmenter.

D’autres professions dans le domaine offrent également des rémunérations attractives. Un data engineer peut espérer un salaire de départ avoisinant les 45 000 euros annuels, tandis qu’un machine learning engineer expérimenté peut dépasser les 80 000 euros par an.

2. Data Scientist, Data Analyst… et les autres : quels sont ces jobs ultra-demandés ?

Le Data Scientist

Le Data Scientist collecte, analyse et interprète des données pour découvrir des tendances et anticiper des comportements. Il maîtrise des langages de programmation comme Python et R, et utilise des techniques de machine learning pour améliorer les performances des entreprises.

Ses missions incluent :

  • – Le développement de modèles prédictifs.
  • – L’optimisation des algorithmes de recommandation.
  • – La gestion et structuration de bases de données massives.

Le Data Analyst

Contrairement au Data Scientist, et plutôt à la manière d’un Business Analyst, le Data Analyst se concentre sur l’analyse descriptive des données. Il conçoit des tableaux de bord interactifs et aide les décideurs à comprendre les chiffres pour orienter leur stratégie.

Son rôle est clé pour :

  • – Suivre les performances d’une entreprise en temps réel.
  • – Identifier des opportunités d’amélioration.
  • – Simplifier l’interprétation des données complexes pour les non-spécialistes.

Autres métiers passionnants du Big Data et de l’IA

  • Data Engineer : il conçoit et gère les infrastructures de données.
  • Machine Learning Engineer : il développe des algorithmes d’intelligence artificielle.
  • AI Product Manager : poste davantage marketing, il pilote des projets d’IA en entreprise.
  • Architecte Big Data : il construit les architectures permettant de traiter de grands volumes de données.
  • Spécialiste en éthique de l’IA : il s’assure que les algorithmes respectent des principes éthiques et légaux.
  • – etc.

3. Comment se former après le bac pour travailler dans ces domaines ?

Il existe plusieurs chemins pour se lancer dans le Big Data et l’IA :

  • L’université : Plusieurs licences permettent d’accéder aux métiers du Big Data et de l’IA, notamment en informatique, mathématiques, ou encore en sciences des données. Certaines universités proposent désormais des licences spécialisées en intelligence artificielle et en data science, bien que celles-ci restent moins nombreuses que les formations généralistes. L’accès à ces cursus peut être sélectif, surtout dans les établissements les plus demandés.
  • Les écoles d’ingénieurs : Spécialisées en IA et data science. Elles proposent une formation approfondie avec un accent sur les projets concrets, mais l’accès est souvent très sélectif.
  • Les masters : En data science, intelligence artificielle, big data. Ce cursus permet d’acquérir des compétences avancées après un bac+3. Dans les universités publiques françaises, ces formations sont généralement ouvertes à un large public. Encore une fois, l’admission peut être sélective en fonction du niveau académique requis. Dans les écoles privées ou à l’étranger, l’accès peut être conditionné à des prérequis techniques ou des capacités financières pour couvrir les frais d’inscription.
  • Les bootcamps et les formations courtes : Accessibles pour ceux cherchant par exemple une reconversion rapide. Ils offrent une formation accélérée et pratique, idéale pour entrer rapidement sur le marché du travail, mais peuvent être intenses et parfois moins reconnus que les diplômes universitaires.

L’importance des compétences pratiques

Acquérir des connaissances théoriques est essentiel, mais savoir les appliquer dans des contextes concrets est tout aussi crucial. Les recruteurs recherchent des candidats capables de résoudre des problèmes réels, de travailler avec des données complexes et d’utiliser des outils avancés. Voici quelques compétences pratiques indispensables dans les métiers du Big Data et de l’IA :

  • Apprendre à coder : Python, SQL, R, Java.
  • Maîtriser des outils de visualisation : Tableaux de bord, Power BI.
  • Participer à des projets concrets : hackathons, Kaggle.
  • Développer une double compétence : technique + business.
  • Suivre l’évolution technologique : veille sur les nouvelles tendances.

Pourquoi étudier le Big Data et l’IA à l’étranger ?

Étudier à l’étranger peut être une excellente opportunité pour acquérir une formation de haut niveau et se démarquer sur le marché du travail. Certains pays proposent des programmes reconnus mondialement en intelligence artificielle et data science, avec un fort accent sur l’innovation et la recherche appliquée. Il convient toujours de vérifier si ces universités travaillent avec des entreprises technologiques et des startups. Un autre avantage d’étudier l’IA et le Big Data à l’étranger est de pouvoir trouver des programmes spécialisés directement après le Bac. Il n’est alors pas nécessaire d’attendre de faire une prépa ou plusieurs années à l’université. Enfin, une expérience internationale renforce les compétences linguistiques et l’adaptabilité, deux atouts précieux dans ce domaine en constante évolution.

4. Comment ces métiers vont encore évoluer ?

Le monde du travail est en perpétuelle mutation, et les métiers liés au Big Data et à l’IA ne font pas exception. Il est donc normal que les intitulés de postes, les compétences requises et les perspectives d’évolution évoluent constamment. Cette dynamique peut sembler déstabilisante, mais elle représente surtout une formidable opportunité : celle de construire des carrières variées et de travailler dans des secteurs aussi divers que la santé, la finance, le marketing ou encore l’industrie.

Les experts du Big Data et de l’IA peuvent ainsi mettre à profit leurs compétences dans des environnements professionnels très différents, en s’adaptant aux besoins changeants du marché. Voici quelques tendances majeures qui façonneront l’avenir de ces métiers :

  • L’importance de l’éthique : la régulation et la transparence des algorithmes deviennent primordiales.
  • L’essor des « citizen data scientists » : des outils no-code facilitent l’IA pour tous.
  • L’automatisation du machine learning et le développement de l’AutoML.
  • L’explosion des données non structurées : texte, image, vidéo nécessitant de nouveaux traitements.
  • La montée en puissance des IA génératives : la création de contenu est en pleine révolution !
  • L’adoption accrue du cloud computing : le partage des données en entreprise facilite l’accès aux ressources des IA initiant à leur tour le développement de nouveaux outils informatique.

5. Prêt à rejoindre la révolution des données ?

Le Big Data et l’IA sont des secteurs passionnants, pleins d’opportunités et d’innovations. Si vous cherchez une carrière stimulante, bien rémunérée et en constante évolution, c’est le moment de vous lancer ! 🚀

Les 5F des lycéens face aux études supérieures : Et si vous choisissiez d’étudier à l’étranger ?

Passer du lycée aux études supérieures, c’est un peu comme plonger dans une piscine sans être sûr de la profondeur. On hésite, on s’agite… et souvent, on réagit sans vraiment y réfléchir. En psychologie, on parle des « 5F » pour décrire nos réactions face au stress : Fight (combattre), Flight (fuir), Freeze (se figer), Flop (capituler) et Friend (chercher du soutien).

Les 5F sont utilisés, entre autres, par les psychologues cliniciens pour décrire les réaction des patients face à l’annonce d’une maladie. Et si on s’amusait à transposer ces réactions aux choix que vous devez faire pour vos études supérieures ? Avec ce petit twist, nous allons vous montrer que choisir d’étudier à l’étranger pourrait être l’une des meilleures décisions de votre vie.

1. Fight : Je vais tout défoncer !

Certains lycéens, face au stress des choix post-bac, mettent la barre très haut. Ils veulent les meilleures écoles, les meilleures formations, et tant qu’à faire, un CV en béton armé.

Si vous vous reconnaissez là-dedans, pourquoi ne pas canaliser cette énergie en visant des universités à l’international ? Les écoles à l’étranger valorisent souvent des profils diversifiés et déterminés. Vous pourriez apprendre dans des institutions renommées, vivre des expériences multiculturelles, et revenir avec un diplôme qui ouvre des portes dans le monde entier. Alors, pourquoi limiter vos ambitions à la France ?

2. Flight : Et si je laissais tout tomber ?

D’autres, face à la pression, ont envie de fuir. L’incertitude face aux débouchés, les examens, les entretiens, les procédures compliquées… tout ça donne envie de s’enrouler dans une couverture et d’attendre que ça passe.

Mais fuir ne signifie pas renoncer. Pourquoi ne pas transformer cette envie d’évasion en une véritable aventure ? Partir à l’étranger pour vos études, c’est littéralement fuir… mais pour de bonnes raisons. Vous allez découvrir de nouveaux horizons, apprendre une nouvelle langue, et grandir comme jamais. Ce n’est pas une fuite… mais une marche en avant.

3. Freeze : Je ne sais plus quoi faire

Sans surprise, le « Freeze » correspond à la situation dans laquelle on se sent paralysé. Chaque option semble intimidante : rester près de chez soi, partir loin, choisir une filière précise… Résultat ? On procrastine, espérant qu’une solution miraculeuse tombe du ciel !

Si c’est votre cas, pas de panique. Prenez une grande inspiration et recentrez vous sur vos motivations profondes. Étudier à l’étranger peut être une manière de sortir de cette torpeur. Vous n’avez pas besoin d’avoir tout prévu à l’avance. Il existe des solutions flexibles, comme l’année de césure pendant laquelle vous pourrez prendre le temps d’explorer les différentes solutions qui pourraient vous intéresser avant de faire un choix réfléchi. C’est l’occasion de démarrer vos études supérieures en douceur, tout en vivant une expérience unique.

4. Flop : J’abandonne, c’est trop compliqué

La transition lycée-études supérieures peut être décourageante, surtout quand on se heurte à des refus ou à des échecs. Beaucoup de ceux tentés par les études de santé sont confrontés à cette sensation. Certains baisseront les bras, se disant que ce n’est pas pour eux.

Mais parfois, il suffit d’un changement de décor pour retrouver l’envie. Les études à l’étranger offrent souvent des méthodes d’apprentissage différentes, moins centrées sur la compétition et plus sur le développement personnel. Envisager cette option pourrait vous redonner confiance et motivation. Alors, relevez-vous et osez rêver plus grand !

5. Friend : Et si je suivais mon meilleur pote ?

Quand on est perdu face à l’avenir, il est tentant de s’accrocher à ce qui nous rassure. Et parfois, cette bouée, c’est votre meilleur ami. Certains lycéens, ne sachant pas quoi faire ou redoutant d’affronter seuls les études supérieures, décident de suivre leur meilleur pote dans le même cursus, la même école, voire la même ville.

Sur le papier, ça semble une bonne idée : après tout, vous vous connaissez par cœur, vous êtes inséparables, et vivre cette nouvelle étape ensemble semble plus simple. Mais attention, danger. Si votre ami(e) a choisi son chemin en fonction de ses passions ou de ses ambitions personnelles, ses motivations ne sont peut-être pas les vôtres. Résultat ? Vous risquez de vous retrouver dans une filière qui ne vous correspond pas, avec des cours qui vous ennuient… et un taux de motivation qui descend en flèche.

La clé, c’est d’être honnête avec vous-même. Votre amitié est précieuse, mais vos rêves, vos envies et vos talents sont uniques. Plutôt que de suivre aveuglément, inspirez-vous de son courage pour tracer votre propre route. Et qui sait ? Peut-être que vos chemins vous mèneront tous les deux à l’étranger… chacun dans une direction différente, mais avec des expériences tout aussi enrichissantes à partager.

Et si on rajoutait un 6ème F ? Fun !

Que vous soyez du genre « Fight », « Flight », « Freeze », « Flop » ou « Friend », il n’y a pas de réaction parfaite face à l’inconnu. Ce qui compte, c’est de faire un choix qui vous correspond. Étudier à l’étranger, c’est plus qu’obtenir un diplôme : c’est une aventure, une chance de découvrir le monde, et une expérience qui vous transformera.

Alors, quelle sera votre prochaine étape ? Prenez votre courage à deux mains, et lancez-vous. Vous ne savez pas encore tout ce que vous êtes capable d’accomplir ! 🌍

Drapeaux Européens

Équivalence des diplômes en Europe: Automatique ou non ?

Étudier à l’étranger implique inévitablement la question de la reconnaissance du diplôme obtenu à la fin de vos études. C’est ce que nous allons voir dans cet article qui constitue la troisième partie de notre dossier sur les dispositions légales encadrant les études à l’étranger. La reconnaissance des diplômes dans le cadre des études à l’étranger repose sur des dispositions légales et des accords internationaux. Quant à l’équivalence des diplômes en Europe, elle n’est pas systématiquement automatique, loin de là. Voici un éclairage sur les mécanismes en place et les subtilités à connaître.

Pour mieux comprendre la complexité de la reconnaissance des diplômes en Europe, il est essentiel de se pencher sur le fonctionnement d’un système hybride qui combine reconnaissance automatique et conditionnelle. Ce système vise à harmoniser les qualifications tout en respectant les spécificités des systèmes éducatifs nationaux. Par exemple, si des mécanismes comme le Processus de Bologne facilitent la mobilité académique, les disparités dans les programmes ou standards nationaux imposent souvent des évaluations supplémentaires.

Reconnaissance automatique ou conditionnelle : un système hybride

  • Équivalence automatique. Certains diplômes spécifiques, comme les diplômes en santé ou en ingénierie, sont automatiquement reconnus grâce à des accords entre États. Cela permet ainsi une insertion plus rapide sur le marché du travail ou l’accès à des programmes académiques internationaux. Cependant, au sein de l’Espace Européen de l’Enseignement Supérieur (EEES ; en anglais : European Higher Education Area = EHEA), la convention de Lisbonne, le Processus de Bologne et les crédits ECTS facilitent la reconnaissance des diplômes de premier cycle (Licence), de deuxième cycle (Master), et de troisième cycle (Doctorat). En théorie, un diplôme délivré dans un pays signataire sera reconnu comme équivalent dans un autre, à condition qu’il respecte les standards établis par Bologne.
  • Équivalence conditionnelle. Dans la majorité des cas, et comme nous vous le disions dans l’introduction, l’équivalence des diplômes en Europe n’est pas automatique. En effets, des disparités entre les systèmes éducatifs nationaux persistent. On retrouve des différences dans la durée des cursus, les contenus pédagogiques ou les standards d’évaluation. Un processus d’évaluation est alors nécessaire, souvent encadré par des autorités nationales compétentes. Ces évaluations prennent en compte des critères comme :
    • – La durée du cursus,
    • – Le contenu des enseignements,
    • – Le respect des standards de qualité.

Instruments légaux et accords internationaux

  1. La Convention de Lisbonne (1997)
    La Convention de reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur dans la région européenne, dite Convention de Lisbonne, constitue le principal cadre juridique. Elle oblige les États signataires à reconnaître les qualifications académiques d’un autre pays, sauf en cas de différences substantielles. Elle concerne :
    • L’accès à une formation supérieure ;
    • La poursuite d’études ;
    • L’exercice professionnel.
  2. Directives européennes pour les professions réglementées
    Certaines professions, comme les professions de santé, l’architecture ou l’ingénierie, sont couvertes par des directives européennes. Elles garantissent une reconnaissance automatique des diplômes, sous réserve de conformité aux normes européennes.
  3. Accords bilatéraux ou multilatéraux
    En dehors des conventions européennes, des accords spécifiques entre pays, comme ceux entre la France et le Canada. Ils prévoient des dispositifs simplifiés pour certains diplômes. Ces accords permettent une reconnaissance plus rapide et moins contraignante.

Diplômes concernés et exceptions

  • Diplômes standardisés : Les diplômes intégrés dans le schéma Licence-Master-Doctorat (LMD) sont généralement couverts par les mécanismes d’harmonisation européens.
  • Diplômes non harmonisés : Certains diplômes spécifiques ou issus de systèmes éducatifs non alignés sur le Processus de Bologne (par exemple, certains certificats ou formations professionnelles) nécessitent une évaluation individuelle.
  • Professions réglementées : Pour les professions nécessitant une accréditation ou une certification professionnelle, des règles spécifiques s’appliquent. Ces professions incluent souvent des procédures simplifiées, mais elles varient en fonction des pays.

Pourquoi et quand parle-t-on d’équivalence automatique des diplômes ?

La reconnaissance des diplômes est une thématique soutenue et encouragée par le Conseil de l’Union européenne. Cependant elle s’accompagne de nombreuses nuances.

L’équivalence des diplômes en Europe : Les grands lignes

Tout d’abord, qui dit équivalence des diplômes entre différents pays demande de créer un groupe de pays ainsi que des règles qu’ils devront mettre en place pour pouvoir adhérer. En Europe, les membres de l’EEES doivent avoir signer le traité sur la Convention culturelle européenne et doivent s’engager à mettre en œuvre les objectifs du processus de Bologne dans leurs propres systèmes d’enseignement supérieur. Une des obligations est d’adopter une structure d’études en trois cycles : Licence (Bachelor, Grado), Master et Doctorat.

Ensuite, il ne faut pas oublier que l’équivalence des diplômes se différencie de la reconnaissance des qualifications. L’équivalence des diplômes est utile dans différentes situations:

  • – Permettre de candidater dans un programme de poursuite d’études au niveau supérieur dans n’importe quel autre pays de l’EEES. (A cette étape, qui dit être candidat ne dit pas obligatoirement être admis)
  • – La reconnaissance des diplômes s’applique également aux qualifications de fin d’études secondaires qui donnent accès aux études supérieures. Autrement dit, avec un Baccalauréat obtenu en France, vous pouvez candidater dans n’importe quel établissement d’enseignement supérieur de l’EEES.
  • – Lorsqu’il s’agit de professions non réglementées et en cas d’expatriation, elle permet de rendre leur Curriculum Vitae lisible. Dans ce cas-là, une simple attestation de comparabilité peut suffire.
  • – L’équivalence des diplômes peut aussi être utilisée par les personnes qui candidatent à une profession réglementée pour laquelle le diplôme est obligatoire. Il existe même des procédures spécifiques simplifiées pour certaines de ces professions.

L’équivalence des diplômes en Europe : La théorie

Dans le cas général, la demande d’équivalence de diplômes est constituée de deux parties: une partie dite « systémique » et une partie « liée au programme ».

Au niveau systémique, trois éléments sont utilisés. On parle de niveau systémique car on se trouve au niveau du pays. Il s’agit là de la partie de l’équivalence qui peut être considérée comme automatique.

  • – Un système d’assurance qualité interne et externe
  • – Une échelle de niveau de qualification dans le cadre national des certifications (Les trois niveaux du système LMD en France).
  • – La charge de travail, qui renvoie, quant à elle, aux crédits ECTS et à la durée officielle du programme. Le lien est directement établit avec avec le temps de travail de l’étudiant, soit la somme totale des heures de travail. Un an d’études est représenté par 60 crédits, soit entre 1 500 et 1 800 heures de travail.

Au niveau du programme, deux éléments concernent la reconnaissance plus particulière de la formation et prennent en compte la structure et le contenu de la formation.

Ces cinq éléments permettent la reconnaissance du diplôme et par la suite, la candidature au niveau d’études supérieures suivant.

Schéma adapté et traduit du texte « The Triangle of Automatic Recognition » ou triangle de la reconnaissance automatique (page 6 figure 1). 

Points de vigilance

  • – Chaque pays conserve une part de souveraineté pour décider de la reconnaissance des diplômes étrangers.
  • – La reconnaissance d’un diplôme pour poursuivre des études (reconnaissance académique) n’implique pas une admission dans une formation visée. D’autres éléments peuvent être demandés à l’étudiant comme par exemple le niveau de langue, la validation d’acquis de l’expérience, les notes de l’étudiant et son classement au sein de sa promotion. Au final, c’est le futur établissement d’accueil qui décide.
  • – La reconnaissance académique d’un diplôme n’implique pas non plus automatiquement sa reconnaissance pour exercer une profession (reconnaissance professionnelle). C’est ce qu’on verra dans l’article suivant du dossier sur la reconnaissance des qualifications professionnelles.

Faire reconnaitre son diplôme en pratique

Dans le cadre d’une reconnaissance académique de diplôme, il faudra commencer par vous adresser à l’établissement d’enseignement supérieur visé et, selon votre situation, à l’ENIC-NARIC*.

Dans le cadre d’une reconnaissance professionnelle, deux situation existent selon que votre profession est réglementée ou non dans le pays d’accueil. Ce sujet fera l’objet de notre prochain article de notre dossier sur les dispositions légales encadrant les études à l’étranger !

*L’ENIC-NARIC, qui signifie European Network of Information Centres in the field of Academic Recognition and Mobility, est un réseau européen composé de centres nationaux dédiés à la reconnaissance des diplômes et des qualifications académiques. Son objectif principal est de faciliter la reconnaissance des diplômes entre les différents pays de l’Union Européenne et de l’Espace économique européen.

Les centres ENIC-NARIC ont plusieurs missions clés :

  • Information sur les systèmes éducatifs : Ils fournissent des informations sur les systèmes d’enseignement et les diplômes de leur pays respectif.
  • Reconnaissance des diplômes étrangers : Ils évaluent et donnent des avis sur la reconnaissance des diplômes étrangers, permettant ainsi aux étudiants, enseignants et chercheurs de mieux naviguer dans le système éducatif européen.
  • Attestations de comparabilité : Ces centres délivrent des attestations qui aident à situer un diplôme étranger dans le cadre éducatif local, facilitant ainsi l’accès à l’emploi ou à la poursuite d’études.
Joyeux Noël et bonne année 2025
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Bologne et l'Harmonisation des Diplômes

Le Processus de Bologne et l’Harmonisation des Diplômes Européens

À la fin des années 1990, l’Europe se trouvait confrontée à une fragmentation de ses systèmes éducatifs. Cette diversité, culturelle et académique, compliquait la reconnaissance des diplômes. Elle freinait la capacité des établissements à rivaliser avec les universités américaines, qui dominaient la scène mondiale. Les entreprises européennes, elles aussi, avaient du mal à s’orienter dans ce dédale de qualifications pour recruter des talents. C’est dans ce contexte que le Processus de Bologne, avec l’harmonisation des diplômes, a vu le jour en 1999.

Comment cet espace a-t-il su unifier les systèmes éducatifs européens tout en respectant leur diversité ? Quelles réformes ont marqué cette transformation et répondu aux attentes des institutions comme des entreprises ? Cette quête d’harmonisation, loin d’être immédiate, explique pourquoi on parle d’un processus de Bologne.

Les bases du Processus de Bologne

Officiellement, le Processus de Bologne a débuté en juin 1999, avec la signature de la Déclaration de Bologne par 29 ministres européens de l’Éducation. Ce texte fondateur a marqué le lancement d’une réforme ambitieuse visant à bâtir un cadre commun pour l’enseignement supérieur en Europe: l’Espace européen de l’enseignement supérieur (EEES). Derrière cet accord se profilaient deux grands objectifs. Le premier était de renforcer la compétitivité des universités européennes dans un monde globalisé. Le second objectif, plus moral, était de promouvoir une citoyenneté européenne éclairée. À la lumière des leçons tirées des guerres passées, et en permettant aux jeunes générations de toucher du doigt la diversité culturelle de leurs voisins, l’espoir était alors de prévenir les divisions et les conflits.

Pour concrétiser ces ambitions, quatre priorités ont été définies dès le départ :

1-Renforcer la compétitivité internationale des universités européennes

Les universités américaines et asiatiques, déjà très attractives, représentaient une concurrence grandissante. L’Europe devait agir pour attirer étudiants et chercheurs internationaux, et renforcer ainsi sa position sur la scène mondiale de l’éducation.

2-Faciliter le recrutement des entreprises

En harmonisant les qualifications, le Processus de Bologne visait à fluidifier le marché du travail européen. Les employeurs pouvaient ainsi mieux évaluer les compétences des diplômés, indépendamment de leur pays d’origine. Toutefois, cet objectif a suscité des controverses, particulièrement en France. Une partie de l’opinion publique y voyait alors une « marchandisation » de l’éducation et dénonçait l’influence croissante des entreprises dans le monde universitaire. Ces inquiétudes se sont cristallisées autour de la loi LRU (Loi relative aux libertés et responsabilités des universités également appelée loi Pécresse). Celle-ci encourageait, pour des raisons de financement, un rapprochement entre le secteur privé et l’enseignement supérieur. Ce texte a également soulevé des craintes sur une inégalité croissante entre les filières. Les filières jugées moins lucratives risquaient de bénéficier de moyens moins importants tandis que d’autres, davantage liées au monde de l’entreprise, auraient bénéficier d’investissements supérieurs.

3-Améliorer la qualité de la recherche universitaire

Grâce au processus de Bologne, l’harmonisation des diplômes a permis d’améliorer la collaboration entre établissements européens. Encouragés par cette réforme, des projets de recherche d’une ampleur inédite ont vu le jour aboutissant à des avancées significatives dans divers domaines scientifiques et sociaux.

4-Promouvoir la mobilité académique

Initialement un objectif secondaire, la mobilité académique est devenue l’un des symboles du Processus de Bologne. En simplifiant la reconnaissance des qualifications et en créant des mécanismes tels que les crédits ECTS, le processus a permis à un nombre croissant d’étudiants et d’enseignants de circuler librement au sein de l’espace européen de l’enseignement supérieur.

Dans la pratique et pour harmoniser les études supérieures en Europe, trois éléments clefs ont été développés1,2:

  • L’adoption du système LMD,
  • Les crédits ECTS,
  • Et la mise en place d’un système d’assurance qualité.

Les Réformes du Système d’Enseignement Supérieur: Le système LMD

L’une des réformes centrales apportées par le Processus de Bologne a été l’adoption d’un système de diplômes structuré en trois cycles : Licence (Bachelor ou Grado), Master, et Doctorat. Ce cadre, commun à tous les pays signataires a permis une meilleure reconnaissance des diplômes entre les nations européennes. Il a aussi facilité les passerelles entre établissements pour les étudiants.

  1. Le premier cycle : Licence (Grado ou Bachelor). Cette première étape correspond à un diplôme de trois ou quatre ans, représentant 180 à 240 crédits ECTS. Il consiste à fournir aux étudiants une formation de base dans un domaine donné.
  2. Le deuxième cycle : Master. Le Master est un diplôme de spécialisation qui suit la Licence. Il dure généralement un à deux ans (60 à 120 crédits ECTS). Il s’agit d’un approfondissement des connaissances. L’étudiant se prépare alors soit à un emploi qualifié, soit à la poursuite d’études au niveau du Doctorat.
  3. Le troisième cycle : Doctorat. Le Doctorat, centré sur la recherche, est le dernier cycle. Bien qu’il ne soit pas défini en termes de crédits ECTS, il représente en moyenne trois à cinq années de recherche aboutissant à une thèse. Il joue un rôle clef dans la production de connaissances nouvelles et l’innovation.

Les Crédits ECTS (European Credit Transfer and Accumulation System)

Le Processus de Bologne a introduit un outil clé : le système de crédits ECTS (European Credit Transfer and Accumulation System) . Ils permettent de standardiser et harmoniser la manière dont les diplômes sont mesurés et comparés. Chaque crédit ECTS représente environ 25 à 30 heures de travail étudiant (incluant les cours, travaux pratiques et travail personnel). Une année universitaire correspond généralement à 60 crédits ECTS.

Crédits ECTS

Si les crédits ECTS facilitent la mobilité des étudiants au sein de leur université et de leur pays, ce système joue un rôle central dans la reconnaissance des périodes d’études à l’étranger. Par exemple, un étudiant ayant validé 60 crédits en Suède peut facilement transférer ses crédits s’il décide de poursuivre ses études en Italie ou en France. De plus, le système ECTS permet globalement de clarifier la charge de travail associée à chaque diplôme. Il rend les qualifications plus transparentes pour les employeurs (Exit le DEUG, la Maîtrise, le DESS et DEA). Les crédits ECTS facilitent ainsi la mobilité académique en Europe, mais ils sont aussi un instrument pour améliorer la transparence des qualifications sur le marché du travail.

La mise en place d’un système d’assurance qualité

Un pilier central du Processus de Bologne et de l’harmonisation des diplômes a été l’instauration d’un système d’assurance qualité. Il garantit l’excellence académique et renforce la confiance dans les diplômes délivrés en Europe. L’objectif principal était de s’assurer que les établissements respectent des normes minimales, tout en encourageant une amélioration continue. Cet engagement a conduit à la création de cadres communs d’évaluation et d’accréditation, sans négliger la diversité des traditions académiques nationales. Les pays participants ont adopté des lignes directrices communes, notamment via l’Association européenne pour l’assurance qualité dans l’enseignement supérieur (ENQA – European Association for Quality Assurance in Higher Education) et les Standards and Guidelines for Quality Assurance in the European Higher Education Area (ESG). Ces mécanismes renforcent ainsi véritablement en profondeur la reconnaissance des qualifications et la mobilité académique et professionnelle.

L’ENQA signifiait à l’origine European Network for Quality Assurance in Higher Education. Il a évolué en 2004 vers un statut d’assosiation, mais son accronyme ENQA n’a pas changé 😉.

Harmonisation des Diplômes Européens – L’objectif est il atteint ?

Le Processus de Bologne a transformé en profondeur l’enseignement supérieur en Europe, non seulement en facilitant la mobilité académique, mais surtout en créant un cadre commun pour renforcer la compétitivité des universités européennes sur la scène mondiale. Grâce à ces trois piliers, le processus de Bologne a permis d’améliorer la comparabilité des diplômes. En parallèle, la recherche universitaire a été renforcée. Cette harmonisation a contribué à faire de l’Europe un espace éducatif et professionnel plus intégré, capable de répondre aux enjeux de la mondialisation et de mieux rivaliser avec les autres grandes régions du monde en matière d’enseignement et d’innovation. De plus l’harmonisation ne s’est pas limitée pas à la simple continuité des études Licence, Master, Doctorat. Elle a également joué un rôle clé dans la reconnaissance des qualifications professionnelles, un enjeu crucial pour permettre aux diplômés de valoriser leurs compétences sur le marché du travail européen.


Le processus de Bologne, grâce à l’harmonisation des diplômes européens a permis de rapprocher les systèmes éducatifs et d’améliorer la lisibilité des parcours académiques. Cependant, l’équivalence automatique des diplômes reste encore une exception. Dans la plupart des cas, des mécanismes spécifiques sont nécessaires pour garantir cette reconnaissance, témoignant de la complexité d’un espace éducatif diversifié.

C’est précisément cette dimension – la relation entre diplômes, qualifications et employabilité – qui sera explorée dans la suite de notre dossier sur les dispositions légales encadrant les études à l’étranger.


  1. Christine Musselin, Eric Froment et Marie-Odile Ottenwaelter, « Le Processus de Bologne : quels enjeux européens ? », Revue internationale d’éducation de Sèvres [En ligne], 45 | septembre 2007, mis en ligne le 23 juin 2011. Archive. ↩︎
  2. Christine Musselin. Les paradoxes de Bologne : l’enseignement supérieur français face à un double
    processus de normalisation et de diversification
    . Merz Martina; Jean-Philippe Leresche; Martin Ben-
    ninghoff; Fabienne Crettaz von Roten. La fabrique des sciences : Des institutions aux pratiques,
    Presses polytechniques et universitaires romandes, pp.25 – 42, 2006, 9782880747169. hal-03571807. Archive. ↩︎
Universités publiques en Espagne - L'UPC

Les universités publiques en Espagne : Comparaison avec le modèle français

Étudier à l’étranger représente un objectif personnel pour certains étudiants et une opportunité à saisir au vol pour d’autres. Les universités publiques en Espagne sont un bon plan à toujours prendre en considération. Le pays offre un large éventail d’universités réparties dans toutes les communautés autonomes, garantissant ainsi un choix diversifié de formations, du Grado (licence) au Doctorat en passant par le Master. Avec des frais de scolarité relativement bas et des programmes de qualité qui se distinguent dans les classements internationaux, les universités publiques espagnoles rendent l’accès à l’enseignement supérieur abordable tout en maintenant un niveau d’excellence.

Pour bien comprendre le positionnement des universités publiques en Espagne, nous vous proposons une approche comparative avec les universités (publiques) en France.

Points communs entre les universités publiques en Espagne et en France

1. Accessibilité et financement public :

  • Dans les deux pays, l’État subventionne les universités publiques, ce qui permet d’avoir des frais d’inscription relativement bas.
  • Politique d’accès ouvert : les frais de scolarité sont abordables. Les résidents de chacun de ces pays peuvent avoir accès à des bourses et des aides au financement.
  • Ce fonctionnement rend l’éducation supérieure accessible, favorisant par conséquent la mobilité sociale et formant des citoyens qualifiés pour le marché du travail.

2. Système de diplômes et harmonisation européenne :

  • Les deux systèmes suivent les standards européens avec des diplômes en trois cycles : Licence/Bachelor/Grado, Master, et Doctorat.
  • Utilisation des crédits ECTS (European Credit Transfer and Accumulation System). Ils facilitent la reconnaissance des diplômes et la mobilité des étudiants dans l’Union Européenne.
  • Pour cela, les pays ont mis en place et respectent un système d’assurance qualité

3. Structure du calendrier universitaire :

  • En France comme en Espagne, le calendrier académique est assez standardisé. Par exemple, les cours débutent en septembre et les examens sont programmés à la fin des semestres.
  • Dans les deux cas, il peut y avoir des variations
    • Début des cours en octobre.
    • Examens du premier semestre parfois en décembre et parfois en janvier.
    • Examens de second semestre entre début et fin juin.
    • Dans certains cas, des examens supplémentaires peuvent avoir lieu en juillet ou septembre.

4. Rôle des universités dans la recherche et l’innovation :

  • Dans les deux pays, les universités publiques sont de grands centres de recherche, notamment par le biais de partenariats avec des centres de recherche publics (CNRS en France, CSIC en Espagne).
  • Le financement de la recherche se fait principalement par des fonds publics. Les initiatives de collaboration avec des entreprises privées sont fréquentes.

Différences entre les universités publiques en Espagne et en France

1. Gestion et autonomie des universités : Une longueur d’avance pour les universités publiques en Espagne

  • En Espagne : Depuis la Constitution de 1978, les communautés autonomes gèrent les universités publiques, avec des compétences régionales dans la supervision et le financement des établissements. Cela introduit une diversité de politiques éducatives et d’administrations selon les régions.
  • En France : L’autonomie des universités est régie par la loi LRU (2007)*, permet aux universités de gérer leur budget, leur personnel, et leurs programmes de manière indépendante, tout en restant sous l’autorité de l’État central. Cette loi vise à rendre les universités plus compétitives et à répondre aux besoins du marché. Elle est appliquée de façon uniforme dans tout le pays.

*Loi LRU: Loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités, également connue sous le nom de « loi Pécresse »

2. Système d’inscription universitaire : Plusieurs plateformes pour les universités publiques en Espagne

  • En Espagne : Chaque communauté autonome dispose de sa propre plateforme d’inscription universitaire et gère ses propres conditions d’admission. Le nombre de vœux formulables varie selon les communautés autonomes. Chaque formation détermine à l’avance le nombre de places disponibles, ce qui rend l’accès systématiquement sélectif. Plus la demande sera forte, plus l’accès sera dur.
  • En France : Une unique plateforme nationale, Parcoursup, centralise les inscriptions universitaires pour toutes les filières non sélectives et la plupart des formations sélectives, garantissant une homogénéité dans le processus d’admission et la répartition des places disponibles. Si l’accès aux filières les plus demandées est difficile, des systèmes secondaires existent pour aider les étudiants à trouver des alternatives.

3. Organisation des frais de scolarité :

  • En France : Les frais d’inscription sont réglementés et homogènes dans tout le pays, avec des coûts généralement bas. Les tarifs vont de 170 à 380 euros par an pour la licence et le master.
  • En Espagne : Les frais varient selon les communautés autonomes. Ils peuvent être plus élevés, de 800 à 2 000 euros par an en licence. Ces tarifs varient en fonction de la région et du programme. Les Masters (en un an en Espagne) sont plus coûteux que les Licences. Si au premier abord cela parait un inconvénient, c’est parfois une source de motivation pour les étudiants.

4. Différences culturelles et méthodes pédagogiques :

  • En France : La culture universitaire est axée sur la théorie et la rigueur analytique. Les cours magistraux et les travaux dirigés sont largement utilisés.
Méthode pédagogique à l'université en France vs. en Espagne
  • En Espagne : La méthode pédagogique tend à être plus orientée vers des cas pratiques et des applications. La participation active des étudiants dans certains programmes est ouvertement encouragée.

5. Accès aux universités publiques pour les étudiants étrangers :

  • En Espagne : Les étudiants étrangers sont soumis aux mêmes critères de sélection que les étudiants espagnols. Les examens de « selectividad » pour les Espagnols portent le nom d’Evaluación de Bachillerato para el Acceso a la Universidad (EBAU). Il s’agit d’un test spécifique requis pour intégrer de nombreuses formations universitaires a un équivalent. Pour les Français (par exemple), ce seront les PCE (Pruebas de Competencias Específicas) ou le « Reconocimiento de asignaturas » . Ce système rend l’admission compétitive pour tous les candidats, peu importe leur origine.
  • En France, le processus est différent : certaines universités réservent un quota de places pour les étudiants internationaux afin de promouvoir la diversité. Ces étudiants sont souvent aidés par le programme Campus France. Par ailleurs, une procédure spéciale appelée Demande d’Admission Préalable (DAP) permet de simplifier l’accès en première année de licence pour les étudiants non européens. De plus, des bourses et exonérations de frais spécifiques sont attribuées pour alléger les coûts. Le modèle français favorise ainsi une intégration progressive.

6. Mobilité internationale et partenariats :

  • En France : Les universités publiques ont des partenariats forts avec des universités francophones et internationales, notamment à travers le programme Erasmus et Campus France.
  • En Espagne : Une grande popularité d’Erasmus également, mais aussi de nombreux programmes d’échanges avec des pays hispanophones, notamment en Amérique latine.

La France et l’Espagne possèdent toutes deux des universités publiques de qualité. Les étudiants peuvent envisager de faire des études supérieures financièrement accessibles. La structure des études, harmonisées au niveau européen, facilite l’équivalence des diplômes et la reconnaissance des qualifications dans l’Union européenne, ouvrant ainsi des opportunités de mobilité internationale et d’insertion professionnelle à travers l’Europe.

Malgré les différences au niveau des méthodes pédagogiques, la France et l’Espagne montrent une grande capacité d’adaptation aux défis qui les attendent. La transformation numérique, l’internationalisation des parcours, ou encore l’innovation sont des exemples d’objectifs que la France et l’Espagne ont en commun. Les universités publiques Espagnoles accueillent de leur côté, et tous les ans, davantage d’étudiants internationaux se préparant ainsi toujours mieux à répondre aux besoins de demain dans un contexte globalisé.

Avez-vous déjà mis en place une stratégie pour vos études en Espagne ?
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Que pensez-vous de la césure post-bac en Espagne ? En plus de vous donner le temps de la réflexion, cette période peut vous permettre de construire efficacement votre parcours d’études. Nous pouvons vous accompagner pendant cette année importante pour votre avenir.

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Processus de Bologne

Le Processus de Bologne : Origines et Contexte

La nécessité d’une intégration académique en Europe

Dans le contexte d’une Europe qui se rapproche politiquement et économiquement après la Seconde Guerre mondiale, le secteur de l’éducation, et en particulier l’enseignement supérieur, a joué un rôle central dans la construction d’une identité européenne commune. En 1957, la création de la Communauté économique européenne (CEE) via la signature du traité de Rome marque le début d’une coopération étroite entre les pays européens sur divers plans. Cependant, les systèmes éducatifs européens restent largement fragmentés, chaque pays conservant ses propres structures d’enseignement supérieur.

Le Traité de Maastricht en 1992 (qui crée officiellement l’Union européenne) marque une nouvelle étape pour la coopération en matière d’éducation et de formation professionnelle. Il reconnaît l’éducation comme un domaine d’intérêt commun. La fin de la Guerre froide et la perspective de l’élargissement de l’Union européenne à l’Est intensifient la volonté de coopération pour renforcer la cohésion sociale et économique à travers l’Europe.

Cependant, la diversité des systèmes d’enseignement supérieur pose des défis pour la mobilité des étudiants et la reconnaissance des diplômes, tout en freinant la coopération académique nécessaire pour rivaliser sur la scène mondiale avec des systèmes plus intégrés, comme celui des États-Unis. Ces obstacles incitent les pays européens à réfléchir à des moyens de faciliter la coopération académique et à préparer la voie vers un cadre commun pour l’enseignement supérieur, aboutissant finalement au Processus de Bologne en 1999.

Avant d’examiner ce processus, il est nécessaire de comprendre comment la coopération académique s’est développée en Europe dès les années 1950 et comment des initiatives pionnières, comme le programme Erasmus, ont préparé le terrain.

Les premières coopérations académiques en Europe (1950-1980)

L’idée d’une coopération universitaire en Europe est donc née bien avant le Processus de Bologne. Dès les années 1950, plusieurs initiatives transfrontalières visent à encourager les échanges d’étudiants et à rapprocher les institutions universitaires européennes. La Conférence de la Haye en 1955, organisée par l’Union européenne des fédéralistes, met notamment en avant l’importance de développer des liens académiques en Europe pour renforcer la paix et la stabilité.

Dans les années 1960 et 1970, les premières formes de mobilité étudiante apparaissent, souvent sur la base d’accords bilatéraux entre universités. Cependant, il n’existe pas encore de cadre européen commun pour réguler ces échanges, et chaque pays, voire chaque établissement, applique ses propres critères de reconnaissance des périodes d’études à l’étranger. Ces échanges restent donc limités, principalement réservés à des étudiants d’élite ou à ceux qui suivent des programmes dans des domaines très spécialisés où la coopération internationale est plus courante.

La création du programme Erasmus en 1987

L’introduction du programme Erasmus en 1987 marque un tournant dans la coopération universitaire en Europe. Le programme, qui tire son nom du philosophe humaniste Érasme, est conçu pour encourager la mobilité des étudiants et renforcer les partenariats entre les universités européennes. Son lancement reflète une volonté de créer une véritable Europe des savoirs, où les frontières nationales, encore existantes, ne seraient plus un obstacle aux études et à la recherche.

Cependant, le succès d’Erasmus dans ses premières années est limité par des obstacles pratiques et institutionnels.

Reconnaissance des études : un défi majeur

À ses débuts, le programme Erasmus souffre de la fragmentation des systèmes éducatifs européens. Chaque pays, voire chaque université, a ses propres critères pour reconnaître les études effectuées à l’étranger, et il n’existe pas encore de système harmonisé comme les ECTS (European Credit Transfer System), qui seront introduits plus tard.

Les étudiants participant à Erasmus doivent souvent négocier la reconnaissance de leurs cours étrangers avec leurs universités d’origine, à travers des contrats d’études bilatéraux (Learning Agreements). Pire, ce processus, parfois complexe, ne garantit pas toujours que les cours suivis à l’étranger seront reconnus une fois de retour dans leur pays d’origine.

Les premières mobilités étudiantes : qui en bénéficiait ?

Le programme Erasmus cible principalement les étudiants de niveau universitaire, et au départ, il concerne surtout ceux inscrits dans des disciplines où les échanges internationaux étaient déjà plus fréquents. Ainsi, les étudiants en langues étrangères, en sciences sociales, en sciences économiques, et en lettres sont les premiers à participer au programme. En revanche, les étudiants en sciences exactes et en ingénierie sont très peu nombreux.

Pourcentages des domaines d’études des premiers participants :

Le programme Erasmus est donc, dans ses premières années, un outil principalement réservé aux étudiants de certaines disciplines. De plus, la mobilité est encore limitée par des contraintes financières, car les bourses Erasmus couvrent souvent une partie seulement des frais liés aux études à l’étranger.

L’évolution d’Erasmus et la nécessité d’un système harmonisé (1990-1999)

Face aux défis liés à la reconnaissance des études à l’étranger, et à mesure que la mobilité académique se développe, il devient clair qu’un système de transfert de crédits est nécessaire pour harmoniser la validation des périodes d’études effectuées dans un autre pays. En 1990, la Commission européenne lance un projet pilote pour tester un tel système : les ECTS (European Credit Transfer System).

Le système ECTS, développé dans les années 1990, attribue à chaque cours un nombre de crédits en fonction de la charge de travail qu’il représente pour l’étudiant. Ce cadre standardisé permet de rendre les études plus comparables entre différents pays et universités. Il devient rapidement un outil clé pour faciliter la mobilité étudiante.

L’introduction des ECTS résout partiellement le problème de la reconnaissance des études à l’étranger. Les crédits obtenus dans une université européenne peuvent désormais être transférés et reconnus dans une autre, facilitant ainsi la mobilité académique et encourageant plus d’étudiants à profiter du programme Erasmus.

La Déclaration de la Sorbonne et la préparation du Processus de Bologne

L’évolution de l’enseignement supérieur en Europe dans les années 1990, marquée par la montée en puissance d’Erasmus et l’introduction des ECTS, conduit les pays européens à réfléchir à une harmonisation plus large de leurs systèmes universitaires. En 1998, les ministres de l’Éducation de la France, du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de l’Italie se réunissent à Paris pour signer la Déclaration de la Sorbonne, appelant à une plus grande convergence des systèmes d’enseignement supérieur en Europe.

Cette déclaration marque la première étape officielle vers la création d’un Espace européen de l’enseignement supérieur (EEES / En anglais : European Higher Education Area = EHEA). Elle souligne l’importance d’un cadre commun pour faciliter la mobilité étudiante, rendre les diplômes européens plus comparables, et promouvoir l’attractivité des universités européennes sur la scène mondiale.

Le Processus de Bologne (1999)

En 1999, 29 pays européens se réunissent à Bologne, en Italie, pour signer l’accord qui donne naissance au Processus de Bologne. Ce processus vise à créer un Espace européen de l’enseignement supérieur (EEES) en harmonisant les systèmes d’enseignement supérieur à travers l’Europe.

Les objectifs clés du Processus de Bologne incluent :

Le Processus de Bologne s’inscrit ainsi dans une logique plus large de renforcement de la compétitivité des universités européennes face aux établissements d’enseignement supérieur d’autres régions du monde, notamment les États-Unis et les pays asiatiques en pleine émergence.

Le Processus de Bologne, souvent perçu comme une initiative visant à harmoniser les diplômes européens, est en réalité l’aboutissement de plusieurs décennies d’efforts pour favoriser la coopération et l’excellence académique en Europe. De la création d’Erasmus en 1987 à l’introduction des crédits ECTS dans les années 1990, ces initiatives ont permis de surmonter progressivement les obstacles à la mobilité étudiante et de créer un cadre plus intégré pour l’enseignement supérieur en Europe. Le Processus de Bologne a non seulement facilité la reconnaissance des diplômes, mais aussi renforcé la place des universités européennes sur la scène internationale.


Pour aller plus loin

Processus vs. Accord

Il est important de comprendre pourquoi nous parlons de « Processus de Bologne » plutôt que d’un simple accord. Le processus évoque une dynamique de collaboration continue entre les pays européens, impliquant un engagement à long terme pour l’harmonisation des systèmes d’enseignement supérieur. Ainsi, le Processus de Bologne qui résulte de la signature de la déclaration de Bologne, est encore en cours d’évolution

Notez également qu’à ce stade, la signature d’une déclaration, n’est en rien un processus législatif contraignant

Mobilité solo vs. mobilité organisée

C’est bien à partir de 1999, avec la formalisation de l’utilisation des crédits ECTS, que la mobilité solo a pu connaître son essor. Les étudiants peuvent ainsi se permettre de poursuivre des études à l’étranger sans passer par des programmes d’échange formels, élargissant ainsi les opportunités d’apprentissage au sein de l’EEES.
NB : les programmes de mobilité organisée incluent aussi bien les programmes Erasmus que les programmes d’études résultat d’accords entre différents établissements d’enseignement.

Évolution des crédits ECTS

La notion de crédits ECTS a évolué depuis ses débuts. Aujourd’hui, ECTS signifie « European Credit Transfer and Accumulation System ». L’objectif est de permettre une meilleure reconnaissance des expériences académiques et professionnelles, qu’elles soient acquises dans un cadre formel ou informel. Les crédits ECTS ont été conçus pour permettre la progression des individus dans leurs études. Ils seront vraisemblablement bientôt utilisés plus largement comme lors de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) chez les professionnels voulant faire évoluer leur parcours, comme par exemple pour accéder à de nouvelles formations.

La Convention de Lisbonne

Signée en 1997, la Convention de Lisbonne a préparé le terrain pour le Processus de Bologne. Bien que son objectif principal soit la reconnaissance des compétences plutôt que l’équivalence des diplômes, elle a jeté des bases essentielles pour favoriser la coopération entre les systèmes d’enseignement supérieur européens.


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