Études de santé à l’étranger : avez-vous pensé à la fonction publique ?

Étudier à l’étranger ouvre de nombreuses portes, y compris vers des carrières dans la fonction publique hospitalière. Que ce soit pour faciliter l’accès à certains postes ou pour anticiper une potentielle reconversion, les expériences internationales peuvent considérablement enrichir votre parcours et renforcer vos candidatures.

Dans cet article, nous allons tenter de vous intéresser aux différents métiers de la fonction publique hospitalière, y compris ceux hors soins. Nous reviendrons également sur l’intérêt de faire ses études de santé à l’étranger.

Envisager la fonction publique hospitalière ?

L’accès à la fonction publique hospitalière est un sujet intéressant. Si vous avez commencé un parcours dans le domaine médical, il est possible d’envisager une reconversion pour y accéder. Il est cependant important de se renseigner le plus tôt possible. On va essayer de vous résumer quels sont les principaux métiers, pour qui ils sont faits, et comment y accéder initialement.  

Les professions médicales

Commençons par voir les trois principaux métiers du domaine médical : sage-femme, médecin et pharmacien.

Pour obtenir le DE (Diplôme d’État) de sage-femme, la voie classique est de faire une PASS/LAS afin d’accéder à une formation en école spécialisée en quatre années supplémentaires. Depuis 2019, les infirmières peuvent se reconvertir en sage-femme en intégrant l’université en deuxième ou troisième année1. Ce métier demande un bon sens du relationnel et une grande stabilité émotionnelle. Les sage-femmes partagent des moments forts avec leurs patientes. Elles doivent arriver à établir une relation de confiance tout en étant douces et pédagogues.

Les études pour devenir pharmacien hospitalier durent neuf ans, dont six ans pour obtenir le DE de pharmacien et trois de spécialisation en internat. Les pharmaciens ont en général des horaires assez réguliers. Le métier nécessite de grande connaissances de base. Il est plutôt fait pour les personnes polyvalentes, ayant une grande soif d’apprendre et capable de travailler en équipe.

L’accès au poste de médecin hospitalier est très difficile et ne se fait en général pas avant 35 ans. Concrètement, après les six années de médecines à la fac et un internat de quatre à six ans en fonction de la spécialité, vous pourrez occuper un poste de chef de Praticien Hospitalier (PH). Ce n’est qu’avec plus d’expérience que vous pourrez envisager un poste de chef de service. Ce poste n’est parfois pas toujours désiré car les chefs de services se retrouvent souvent débordés par des tâches administratives en plus de leurs consultations.

Études de santé à l'étranger : La fonction publique hospitalière

Les professions paramédicales

Si c’est plutôt le domaine du paramédical qui vous attire, l’accès aux études est généralement plus facile.

Par exemple, pour devenir aide-soignant, seulement un an de formation dans un centre dépendant d’un hôpital sera nécessaire pour obtenir le DE. Aucun diplôme n’est nécessaire pour accéder à cette formation, il vous faudra seulement passer un concours d’admission. C’est un métier avec des horaires assez compliqués, du travail le week-end, et même de nuit. Il demande d’avoir un bon sens de l’observation car les aides-soignants sont les premiers à être au contact des patients. Après trois années de travail en hôpital, une évolution possible est de passer l’examen d’admission à l’école d’infirmier.

Une autre façon de devenir infirmier est de postuler pour l’école d’infirmier directement sur Parcoursup après l’obtention du bac. La formation dure trois ans. C’est un métier qui demande une bonne communication pour gérer les aides-soignants et transmettre les informations aux médecins. Il faut également être très attentif à l’état des patients et avoir des connaissances solides pour établir les premiers diagnostics. C’est un métier difficile à tenir sur le long terme, presque une infirmière hospitalière sur deux se reconvertit ou quitte l’hôpital après dix ans de carrière2. Cependant, c’est aussi un métier qui offre beaucoup de perspectives d’évolution et de spécialisation. Par exemple, le DE d’infirmier anesthésiste est accessible après deux ans de pratique et le DE d’infirmier en pratique avancée après trois. Le DE de puériculture peut s’obtenir directement après l’obtention du diplôme. Il est aussi possible d’évoluer dans un poste d’encadrement dans le secteur hospitalier après quatre ans d’exercice. Il faut alors passer un diplôme de cadre de santé.

Au-delà du soin, les autres métiers de la fonction publique hospitalière

Pourquoi ne pas regarder au-delà des métiers du soin ? La fonction publique hospitalière offre une multitude de postes, plus ou moins connus, dans le domaine administratif et technique. Parmi ces métiers indispensables au bon fonctionnement des hôpitaux, certains sont très intéressants, encore faut il bien se renseigner. Souvent accessibles en reconversion, il peut être intéressant de prévoir du temps avant un potentiel changement de carrière. Autrement dit, renseignez vous à l’avance.

Les postes administratifs

Généralement recruté sur concours directement par les hôpitaux, le personnel administratif est titularisé après un an de stage dans l’hôpital.

  • Secrétaire hospitalier. Il se charge de la gestion des dossiers médicaux, des rendez-vous et de la communication entre les différents services de l’hôpital.
  • Adjoint administratif. Il s’occupe des tâches administratives générales, comme la gestion des appels et l’accueil des patients.
  • Assistant de direction hospitalière. Il soutient les cadres et la direction de l’hôpital en gérant les agendas, en organisant les réunions et en préparant les documents administratifs.

Responsable des achats

Le responsable des achats s’occupe de tout ce qui est nécessaire pour le bon fonctionnement d’un hôpital. Il choisit et achète les équipements, tout en respectant le budget et le cahier des charges fixé par les équipes. On peut y accéder à partir d’un poste dans le secteur de la santé, mais il faudra tout de même une formation complémentaire en commerce ou gestion.

Spécialiste en hygiène hospitalière

Le spécialiste en hygiène hospitalière élabore et s’assure de la bonne application des protocoles d’hygiène comme le lavage des mains du personnel et du matériel (pour les opérations, la stérilisation…). Il participe aussi au respect du bon usage des antibiotiques. Ce poste est très prisé par les infirmières en reconversion et est également accessible aux pharmaciens. Les professionnels de santé qui souhaitent se spécialiser en hygiène hospitalière doivent passer un DU en hygiène hospitalière, avant d’accéder au concours national de PH hygiéniste.

Directeur d’établissement

Le poste de directeur d’établissement hospitalier demande d’avoir un excellent CV et souvent une bonne expérience dans le secteur de la santé. Pour y accéder, il faut réussir un concours organisé par le CNG (Centre National de Gestion des praticiens hospitaliers et des personnels de direction de la fonction publique hospitalière) et faire une formation à l’EHESP (voir plus loin…).

Autres métiers à l’hôpital accessibles en reconversion, quelques exemples

  • Responsable assurance qualité et gestion des risques
  • Formateur en institut de formation en soins infirmiers
  • Archiviste médical
  • Chargé de la formation continue

Ce type de postes demande des compétences techniques de base et des compétences complémentaires. Se renseigner sur les postes accessibles et s’assurer d’avoir un bon CV peut vraiment vous faciliter la vie si vous faîtes le choix de la reconversion plus tard.

Études de santé à l’étranger : une porte d’entrée vers la santé publique ?

De plus en plus d’étudiants choisissent de faire leurs études de santé à l’étranger. Ce type de parcours donne accès aux mêmes postes que pour des études faites en France. Cependant, maitriser une seconde voire une troisième langue, perfectionnée pendant des études à l’étranger est très valorisable, notamment si vous vous intéressez aux grandes écoles. Si vous savez présenter votre dossier, il n’en sera que plus solide.

Le cas de l’EHESP

L’EHESP est une des grandes écoles de la fonction publique accréditée par la CGE (Conférence des Grandes Écoles). Elle forme les cadres supérieurs de la fonction publique hospitalière comme les directeurs d’hôpital, les directeurs d’établissements sanitaires et sociaux, etc. L’EHESP permet aussi d’accéder à des diplômes de haut niveau en santé publique, en biostatistiques, en épidémiologie, en criminologie, en évaluation des risques (dans le cadre de la santé publique ou dans des entreprises privées)…

EHESP – École des Hautes Études en Santé Publique
EHESP – École des Hautes Études en Santé Publique à Rennes

Le master Europubhealth+

Parmi les formations internationales de l’EHESP, le master Europubhealth+3 est très intéressant. C’est un master européen en santé publique prestigieux, il a été reconnu par la Commission européenne comme « Master d’excellence » en 2006. Avec un diplôme comme celui-ci, vous vous assurez d’avoir un dossier solide qui vous ouvrira facilement l’accès aux métiers de la fonction publique hospitalière, et même ceux du privé. Vous pourrez ainsi travailler sur les autorisations de mise sur le marché (AMM) et le « pricing » du médicament.

Un des gros avantages de ce master, est qu’il est possible de faire une année, voire deux, dans un autre pays. Par exemple, vous pouvez choisir de faire votre première année à Dublin et la seconde à Granada. En plus d’avoir un double diplôme, vous gagnerez beaucoup sur le plan personnel, culturel et linguistique.

Pendant la deuxième année vous devrez choisir votre spécialisation :

  • Gestion des services de santé – à Grenade
  • Biostatistiques et épidémiologie avancées – à Rennes
  • Sciences de la santé environnementale et professionnelle – à Rennes
  • Direction dans la santé publique européenne – à Maastricht
  • Gouvernance des systèmes de santé en transition – à Cracovie
  • Promotion de la santé et prévention – à Rennes

Pour accéder à ce master, vous devrez avoir une licence ou un équivalent en sciences médicales, sciences sociales ou ingénierie. Vous devrez également maîtriser les langues des universités choisies, au moins niveau B2. Les frais de scolarité pour les étudiants européens sont de 11 000 € pour deux ans, mais vous avez la possibilité de décrocher la bourse Erasmus Mundus. D’autres aides et bourses sont aussi disponibles: vous pouvez voir si vous êtes éligible sur le site Europubhealth+.

Enrichissez votre parcours grâce aux études de santé à l’étranger et évoluez vers la fonction publique

Pour conclure, les études de santé à l’étranger offrent une multitude d’opportunités, non seulement pour accéder aux métiers traditionnels de la santé comme médecin, pharmacien ou infirmière, mais aussi pour évoluer par la suite vers des carrières moins connues et tout aussi intéressantes, comme dans la fonction publique hospitalière.

Les expériences internationales enrichissent considérablement les parcours et facilitent l’accès à des postes variés et à responsabilités. Pour faire un master de santé à l’étranger, il faut bien sûr avoir un bon niveau en langue, d’où l’intérêt de se renseigner à l’avance, et même pourquoi pas de partir étudier à l’étranger directement après le Bac ! 

Vous souhaitez faire appel à notre expertise pour vous accompagner lors de vos études de santé à l’étranger ? Nous pouvons vous aider aussi bien dans le choix, l’inscription et la préparation. Remplissez notre formulaire de contact. Pour suivre notre actualité: Facebook et Instagram


  1. https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000034449796/ ↩︎
  2. https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2023-08/ER1277.pdf ↩︎
  3. https://www.europubhealth.org/ ↩︎